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La supplique des Asphodèles
Serviteur de ton nom, de tout temps, en tout lieu,
Ta parole est ma foi, ton regard une caresse :
Immortel tu me laisses, pour avoir été dieu,
Mais tu sais comme moi que j’y renonce en liesse ;
Unifiés en ton sein et bénis de tes yeux,
Les divins d’Asphodèle te serviront la messe ;
Un caprice, une pensée, nous comblerons tes vœux,
Sans geindre, ni gémir malgré toutes nos faiblesses.
Accoudés à la table de tes seules prières,
Usurpant un moment ta lueur salvatrice,
Tes dévôts sont de marbre, mais leurs cœurs sont de chaire,
En toi seule ils peuvent croire, tu es leur bienfaîtrice.
Mène les dans ta clareté, et retire leurs oeillères…
Maudit soit l’infidèle qui souillera ton honneur,
Oppression et blaphème sont ses marques de baptème ;
Rougissant sous les braises de nos regards vengeurs,
Tuméfié par le noir du bûcher de nos haines ;
Immolé par les flammes du grand inquisiteur,
Sans faillir ni pleurer du sang fuillant ses veines.
Permez-nous d’espérer sous ton reigne un miracle ;
Ecoute-nous car tu sais que nos mots sont pour toi ;
Crois en nous comme jadis le faisait notre oracle,
Ceinture nous de tendresse acceuille nous dans tes bras ;
Amoureux je le suis et jamais ne renacle,
Transis d’un élan pur quand tes mains frôlent mes doigts ;
Un peu plus près chaque jour de célébrer ton sacre,
Mène nous jusqu’à lui et nous serons tes rois.
Entends-tu tendre Ivy toutes ces voix qui t’appellent ,
S’élever dans le ciel de l’empire de tes rêves ?
Ta chaleur guide mes pas et ceux des Asphodeles…
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